L'action juridique contre Drosten, promoteur du test PCR contre le SARS-CoV-2

Philippe Brindet - 5 janvier 2021

1 - Les faits historiques

Le 10 janvier 2020, une équipe de scientifiques du laboratoire de virologie de Wuhan, Chine, dirigée par le Pr Zhang-Li Shi, publie le génome d'un coronavirus RaTG13 issu d'une chauve-souris, le plus proche du nouveau coronavirus SARS-CoV-2 [1]. La souche utilisée par l'équipe chinoise aurait été détruite sur ordre des autorités municipales de Wuhan [2]. La publication du génome du nouveau coronavirus SARS-CoV-2, d'environ 32.000 bases nucléiques, est réalisée sur la base de données internationale GenBank [3], librement accessible en lecture.

Le 20 janvier 2020, Drosten et une équipe de virologues établissent pour le compte de l'OMS un protocole de test PCR [4] adapté au coronavirus SARS-CoV-2 en se fondant sur la publication de son génome et sans avoir aucun échantillon infecté. Le même jour, ils déposent un article décrivant ce protocole à la rédaction du magazine scientifique Eurosurveillance dont Drosten est rédacteur en chef. L'article est révisé dans la journée par deux "pairs", accepté par la rédaction de Eurosurveillance et publié le lendemain [4].

Le 3 mars 2020, l'OMS publie la première version de son protocole de test PCR pour le SARS-CoV-2 sur la base du protocole étudié par l'Institut Pasteur [5]. Ce dernier se réfère expressément à l'article précité de Drosten comme seule référence scientifique. Le protocole de Pasteur se distingue de l'article de Drosten par le choix d'une autre amorce et par un cyclage Ct à 50 au lieu des 45 fixés par Drosten. Le protocole OMS évolue marginalement avec une dernière version connue de Septembre 2020 [6]. C'est le 16 mars 2020 que le discours officiel de l'OMS est : "Testez, testez, testez" [7].

Sur la base des résultats des tests PCR, mais ausi sur de simples suspicions diagnostics, de nombreux pays décident de mettre en oeuvre des mesures d'atténuation de la diffusion de l'épidémie, mesures recommandées à la fois par l'épidémiologiste Ferguson de l'Imperial College [8] et par l'OMS, dont Ferguson est lui aussi un membre expert. Ces mesures n'ont, malgré les rodomontades des autorités sanitaires et de leurs commettants politiciens, à peu prèès aucune influence positive sur le cours de l'épidémie. Il est établi que les pays qui n'ont pas appliqué les mesures d'atténuation les plus fortes aient des statistiques de diffusion du virus plus faibles. Notamment le confinement au domicile familial semble avoir favorisé une infection intrafamiliale, qui a été révélé notamment par une forte mortalité dans les institutions d'accueil des personnes âgées, même médicalisées (cas de la France [9]).

Le 15 Décembre 2020, l'avocat Rainer Fuelmich, mandaté par le dirigeant d'une petite entreprise allemande durement frappée par les mesures d'atténuation imposées sur la base du suivi de l'épidémie avec le protocole Drosten, lui adresse une lettre exigeant que l'expert Drosten dénonce son protocole et reconnaisse sa part de responsabilité pour indemniser le plaignant représenté. A défaut, une plainte contre lui sera déposée au Tribunal du choix du plaignant à compter du 22 Décembre 2020.

2 - Brève analyse de la lettre d'avocat contre Drosten

La lettre de l'avocat Fuellmich à Drosten [10] est très longue, fortement argumentée et montre l'implication de la responsabilité de Drosten dans de nombreux aspects de la catastrophe du coronavirus.

Fuellmich commence par relever 6 erreurs trompeuses de la politique sanitaire allemande (la même chose s'applique en France) :

  1. l'absence d'immunité qui exige le confinement de la population ;
  2. l'infectivité des cas asymptomatiques qui exige l'isolement des tests PCR positifs même en l'absence de symptomes ;
  3. le résultat du test PCR "Drosten" serait un moyen diagnostic de la Covid-19 et le seul efficace ;
  4. la menace de surcharge des hôpitaux ;
  5. la restriction des libertés est bonne contre l'infection ;
  6. l'intrication des mesures précitées conduit à un confinement sans fin.

Fuellmich poursuit en pointant la responsabilité personnelle de Drosten :

  1. Sur l'erreur 1 : NDR Podcasts retranscrits du 18 mars, du 5 mai, du 20 avril, du 24 juin et du 13 octobre ;
  2. Sur l'erreur 2 : article ZDF du 1er Novembre 2020 ;
  3. Sur l'erreur 3 : NDR Podcast du 1er Septembre, du 7 Mai, article du MorgenPost du 2 Septembre ;
  4. Sur les confinements : NDR Podcast du 18 Mars, du 27 Octobre, sur la manipulation du cyclage Ct, podcast du 7 Mai, article de Die Welt du 6 Octobre, podcast du 14 Mai, article de la Leopoldina du 8 Décembre, NDR Podcast du 27 Octobre ;
  5. Sur sa responsabilité : Drosten a participé à la désinformation et aux erreurs de décisions de plusieurs Tribunaux administratifs. Il ne peut s'abriter derrrière l'autorité des politiciens qui ont décidé sur la base de ses manipulations

L'avocat Fuellmich conclut en soulignant les conséquences juridiques des avis que Drosten a donné aux politiciens dans la crise du Coronavirus et lui rappelle sa responsabilité face aux dommages subis par le Client de Fuellmich sur la base de la Section 826 du Code Civil Allemand (BGB). Les dommages sont estimés à plusieurs centaines de milliers d'Euros et Fuellmich demande d'ores et déjà un paiement de 50.000 Euros. En plus de ce paiement, il est demandé à Drosten de dire que :

  1. il n'y a acune raison de croire que le SARS-CoV-2 produise un nombre incontrolable de morts et de réanimations ;
  2. l'article de NEJM du 5 Mars 2020, dont il est co-auteur et qui prétend prouver l'infection asymptomatique, est faux et il doit le rétracter ;
  3. un test PCR positif ne permet pas de détecter une infection active et ne permet aucun diagnostique de la Covid-19 en soi ;
  4. les restrictions collectives de liberté n'ont aucun effet positif sur la diffusion de l'épidémie mais provoquent des dommages collatéraux considérables.

3 - Quelques observations sur la sitution ainsi créée

  1. L'avocat Fuellmich prévient que la lettre ne constitue pas la plainte qu'il déposera le 22 décembre sans réponse de Drosten. Il compte présenter des arguments mieux circonstanciés. En effet, si les "erreurs" 1 et 2 sont bien soutenues par des faits, le travail de preuve est de moins en moins abouti. Il faut aussi remarquer que la lettre ne démontre pas de manière sûre le lien de dépendance des autorités politiques qui ont pris les décisions cause des dommages subis par son client. Il faudra certainement ajouter des preuves des manoeuvres frauduleuses de Drosten dans l'établissement de l'information prétendument "scientifique" destinée à piloter le "politique" ainsi que les moyens "structurels" utilisés par Drosten, probablement identification de postes de conseiller, de responsable de santé publique ou de liens incontestables avec des politiciens majeurs.

  2. Le "compte" de Drosten est fortement chargé par l'attaque publique de Borger et Yeadown [11]. Il est certain que, au risque d'alourdir la procédure, Fuellmich trouvera avantage d'ajouter le travail de Borger et al. contre l'information scientifique frelatée contenue dans l'article de Drosten. On sait par ailleurs qu'un certain nombre d'observateurs attentifs ont mis en doute certains diplômes exhibés par Drosten. Il semble que l'avocat Fuellmich soit parfaitement averti de ces aspects [12]

  3. Le contentieux Drosten s'adapte dans presque tous les Etats de l'occident américanisé. La France.

  4. L'attaque contre un seul homme - ici, Drosten - ne tient pas compte du fait que il existe un mouvement mondial qui constitue une covidocratie qui utilise la panique épidémique pour des objectifs assez obscurs. Malheureusement, démonter un tel écheveau de relations perverses aboutira immanquablement à se confronter à l'accusation de "complotisme". Cependant, à notre estimation, une telle accusation n'aurait aucun effet judiciaire dans la mesure où elle ne serait pas circonstanciée par des faits prouvés et par l'existence d'une règle de droit interdisant une telle attitude. Il est même probable que la covidocratie - un terme fabriqué ici - verra vite qu'elle n'a aucun avantage à prendre le risque que la justice ou bien rejette l'accusation aujourd'hui "infâmante" dans l'opinion, ou bien reconnaisse sinon un "complot", du moins une entente, une association de malfaiteurs, .....

    La stratégie de Fuellmich est de "particulariser" le contentieux pour éviter le procès tous azimuths, probablement ingérable et peut être d'ailleurs irrecevable par un tribunal. Il faut d'abord identifier un plaignant ayant subi un dommage. Il faut ensuite démontrer la cause de ce dommage avec un ou plusieurs auteurs, éventuellement des complicités ou des assistances. Enfin, il faut vraiment prouver un lien de cause à effet sur les dommages du plaignant.


Notes

[1] L'article fondateur de Drosten dans Eurosurveillance indique : "A viral genome sequence was released for immediate public health support via the community online resource virological.org on 10 January (Wuhan-Hu-1, GenBank accession number MN908947 [Available from: http://virological.org/t/novel-2019-coronavirus-genome/319]), followed by four other genomes deposited on 12 January in the viral sequence database curated by the Global Initiative on Sharing All Influenza Data (GISAID)." On remarque que les dates sont beaucoup trop proches les unes des autres pour "être vraies". Mais c'est une autre affaire : celle de l'origine réelle de SARS-CoV-2.

[2] Dans un article intitulé "SARS-CoV-2 Is an Unrestricted Bioweapon", daté de Octobre 2020, la biologiste chinoise Li-Meng Yi écrit : "Since its publication, the RaTG13 virus has served as the founding evidence for the theory that SARSCoV-2 must have a natural origin. However, no live virus or an intact genome of RaTG13 have ever been isolated or recovered. Therefore, the only proof for the “existence” of RaTG13 in nature is its genomic sequence published on GenBank.". L'article est disponible sur le site ResearchGate : https://www.researchgate.net/publication/344545028_SARS-CoV-2_Is_an_Unrestricted_Bioweapon_A_Truth_Revealed_through_Uncovering_a_Large-Scale_Organized_Scientific_Fraud.

[3] La séquence est reproduite par le NBIC américain à l'url https://www.ncbi.nlm.nih.gov/nuccore/NC_045512. Il s'agit d'une version corrigée. Les motifs de ces corrections ne sont pas connues ici. Le génome original est du 5 janvier, mis à jour le 17 janvier puis le 28 Juillet 2020.

[4] L'OMS maintient une copie du protocole adressé depuis Berlin par Drosten le 15 janvier 2020 à l'url https://www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/wuhan-virus-assay-v1991527e5122341d99287a1b17c111902.pdf?sfvrsn=d381fc88_2. La référence a été trouvé dans l'article de Drosten sur l'infection asymptomatique dans le NEJM référencé plus bas.

[5] Le protocole Pasteur est téléchargé sur le site de l'OMS : Source : https://www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/real-time-rt-pcr-assays-for-the-detection-of-sars-cov-2-institut-pasteur-paris.pdf?sfvrsn=3662fcb6_2. Le document est intitulé : "Protocol: Real-time RT-PCR assays for the detection of SARS-CoV-2" - Institut Pasteur, Paris sans indication de date dans le document.

[6] La première version du protocole de test PCR de l'OMS se trouve à l'url https://www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/wuhan-virus-assay-v1991527e5122341d99287a1b17c111902.pdf. Il porte la date du 13 janvier 2020, la signature de Drosten et de son équipe de La Charité de Berlin. Pourtant, l'OMS oprétend que son protocole "descend" de celui de Pasteur, alors que Pasteur revendique une référence à l'article de Drosten publié après la date du protocole OMS. L'OMS, Drosten et Pasteur sont manifestement "fâchés" avec les dates. Sauf que Droisten et son équipe ont de fâcheux conflits d'intérêt avec leurs entreprises de biotechnologies et l'OMS. Et que faire endosser à Pasteur la paternité du protocole imposé par l'OMS redonne un peu de ... fraîcheur à Drosten. Au prix d'une véritable valse des étiquettes ... sur les dates. Tout ce qui touche la crise de la Covid est du même genre.

[7] Lire le discours de Tedros, DG de l'OMS : https://www.who.int/fr/director-general/speeches/detail/who-director-general-s-opening-remarks-at-the-media-briefing-on-covid-19---16-march-2020. Ce discours a été immédiatement relayé par l'AFP (lire par exemple le site france24 qui relaye la dépêche AFP dès le 17 mars 2020 : https://www.france24.com/fr/20200317-coronavirus-l-oms-appelle-%C3%A0-effectuer-un-test-pour-chaque-cas-suspect. On retrouve la même hâte en Allemagne, en grande-Bretagne ou aux USA.

[8] Lire notamment son "fameux" Rapport N°9 (https://www.imperial.ac.uk/medicine/departments/school-public-health/infectious-disease-epidemiology/mrc-global-infectious-disease-analysis/covid-19/report-9-impact-of-npis-on-covid-19/) dans lequel Ferguson prévoyait 500.000 morts en grande-Bretagne si on ne faisait rien et 210.000 si on appliquait ses mesures. On peut lire nos articles à ce propos et notamment ......

[9] Lire l'article de MSN, le site d'information appartenant à Microft qui n'hésite pas à écrire : "Morts du Covid-19 dans les Ehpad: comment expliquer que le virus circule toujours malgré les protocoles sanitaires? " s'étonnant que l'on meure de Covid dans des EHPAD confinés.

[10] La lettre de Fuellmich à Drosten est publiée en traduction anglaise sur la page https://cormandrostenreview.com/cease-and-desist-order-fuellmich-drosten/ appartenant au site des Corman - Drosten Papers, qui demande la rétractation de l'article de Drosten par la revue Eurosurveillance. Lire notre article ....

[11] Lire le site https://cormandrostenreview.com/, qui expose les critiques drastiques de Broger et al contre l'article de Drosten établissant le protocole de testage RT-PCR. On peut aussi lire nos articles et notamment :

[12] On peut lire une page intéressante du site de Michelle d'Astier de la Vigerie : https://michelledastier.com/lavocat-international-reiner-fuellmich-a-france-soir-pire-quune-3eme-guerre-mondiale-un-article-majeur-par-michele-marie/ qui fait un résumé de l'entretien accordé par Fuellmich au site FranceSoir (lire https://www.francesoir.fr/opinions-entretiens/video-debriefing-reiner-fuellmich). Fuellmich est parfaitement au courant des problèmes de diplômes de Drosten et il sait ce qu'il peut en tirer.





Revue C-Politix (c) 12 mai 2021