Science et bon sens détruisent les mensonges de l'Etat avec Loïc Le Floch-PrigentLoïc LeFloch-Prigent, l'ancien patron de la SNCF, de Elf, puis de GDF, parfaitement au courant des réalités industrielles de l'énergie, était invité sur CNews le 5 décembre 2022 [1]. Interrogée sur la crise énergétique, Le Floch-Prigent a dénoncé une crise artificielle dans laquelle la France a été plongée artificiellement par des gouvernants et d'autres intervenants, ignorants certainement, mais surtout menteurs. Epars dans son intervention au cours de laquelle cet homme naturellement froid s'emporte devant la situation créée par l'incurie politique, Le Floch-Prigent fait plusieurs remarques ou jugements d'une importance capitale.
Le gouvernement démontre son ignorance absolue de la physique la plus élémentaire. Il double son ignorance par un mépris complet des études et rapports scientifiques et techniques produits par les scientifiques et ingénieurs. Il prend ses décisions en obéissant à des recommandations qui sont basées sur des erreurs grossières de physique élémentaire. Cette ignorance est partagée par le parlement, par exemple quand il examine le projet de loi sur les énergies renouvelables. Or, les données élémentaires de physique montrent que l'éolien et le solaire ne délivrent pas d'énergie en automne et hiver. Avancer sur l'éolien et le solaire ne résoudra en rien la crise énergétique. C'est de la physique de base ignorée aujourd'hui par les gouvernants et le Parlement.
Le Floch-Prigent dénonce les mensonges proférés par le gouvernement sur les réalités de la production d'énergie. Par exemple, Fessenheim était certainement la plus ancienne centrale atiomique. Mais cela ne signifie en rien qu'elle était incapable de poursuivre son fonctionnement. Le Floch-Prigent assure que Fessenheim peut être remis en route en un an et avec un milliard d'euros.
Le Floch-Prigent estime que l'écologie politique a pour but d'imposer une décroissance rapide de la société occidentale. Cela passerait obligatoirement par l'abandon des énergies fossiles, tenues pour polluantes et par l'arrêt du nucléaire civil parce qu'il tend à maintenir un niveau économique contraire à l'objectif de décroissance. Or, l'écologie politique a diffusé partout dans la société occidentale et aucun gouvernant ne semble imaginer devoir se heurter à ses diktats. L'influence de l'écologie politique est devenue majeure dans les milieux gouvernementaux, administratifs et médiatiques. Le nucléaire est devenu une victime de ces menées.
Le Floch-Prigent estime que l'Etat a maltraité les scientifiques et techniciens du nucléaire. Il cite le cas de Yves Bréchet, patron du CEA, le centre de recherches qui a forgé en 70 ans le succès du nucléaire français. Bréchet était "fatigué" de ne jamais être entendu et au contraire, de voir que l'Etat prenait des décisions contraires à ses recommandations et à la physique la plus élémentaire. Le Floch-Prigent remarque aussi que, depuis dix ans, de nombreux travailleurs du nucléaire français ont démissionné par découragement. Beaucoup sont partis à la retraite ou se sont embauchés dans le nucléaire chinois où ils apportent le savoir-faire français méprisé par l'Etat.
Le Floch-Prigent relève que le problème des corrosions des centrales nucléaires, découvert il y a peu de temps, provient de ce que de nouveaux instruments de mesure sans contact permettent de mesurer l'état de composants métalliques inaccessibles jusqu'à présent. Or, les chiffres correspondent à des niveaux de corrosion qui ne présentent aucun caractère de gravité. La corrosion découverte est très nettement dans les normes de sécurité. Mais, les organismes étatiques qui sont entièrement infiltrés par les anti-nucléaires, ont changées les normes de sécurité de sorte que ces autorités sont maintenant en mesure d'arrêter pour corrosion tous les réacteurs français. La situation normative, compliquée par le principe de précaution, l'administration et le gouvernement ont ordonné la déconnexion de centrales parfaitement fonctionnelles. Ils ont eu la peau du nucléaire ...
Le Floch-Prigent estime que les trente centrales à l'arrêt peuvent être immédiatement reconnectées sur la déclaration par le gouvernement d'un état d'urgence. A l'aide de cet état d'urgence, l'Etat ré-embauche les salariés remerciés du vieux nucléaire, et Enedis fait travailler les 100.000 salariés du secteur nucléaire en 2 fois douze heures, pour exécuter une remise en état centrale par centrale. Il suffit d'en arrêter une seule à la fois et en six mois tout est résolu sans couper ni délester. Mais - Le Floch-Prigent est net là-dessus - il faut violer la législation du travail et les sacro-saints réglements stupides de sécurité nucléaire. Celà semble impossible à nos maîtres ... * * * Une chose revient à l'audition des fortes critiques de Loïc Le Floch-Prigent. Cette même chose revient avec l'audition parlementaire de Yves Brézet. Les critiques faites au régime pour sa politique énergétique se transposent mutatis mutandis aux critiques de sa politique sanitaire. Démantèlement du nucléaire dans un cas, démantèlement des hôpitaux et de la médecine libérale dans l'autre. Mépris pour les scientifiques et techniciens critiques éclairés du régime anti-nucléaire dans un cas, mépris pour les biologistes et médecins éclairés du régime covidiste de l'autre.Instauration d'une pénurie énergétique dans un cas, d'une pénurie médicale dans l'autre. Les deux crises concourent, par la faute du régime politique, à la destruction de la société française. Occidentale même. Notes et commentaires[1] Voir la vidéo sur DailyMotion : https://www.dailymotion.com/video/x8g333q, à partir de 40' ... La fin de l'émission est occupée par un interview du philosophe Michel Onfray qui, face aux pénuries énergétiques, estime que c'est typique d'un effondrement de civilisation. Il compare la situation à la chute de l'Empire romain. Il souligne la barbarie culturelle du régime en place ce qui se place en parallèle avec la dénonciation de sa barbarie scientifique et technique par Loïc Le Floch-Prigent ou par Yves Bréchet (Lire notre article : Revue C-Politix, 05.12.2022, Une révolte des sachants peut-être. |