Géopolitique de l'Ukraine. L'impéritie et la corruption de l'administration Biden

Philippe Brindet - 16 Avril 2023

Un nouvel article du journaliste indépendant Seymour Hersh est devenu disponible [1]. Son titre est "TRADING WITH THE ENEMY" et daté du 12 avril 2023.

Dans cet article, Hersh utilise à nouveau ses sources dont il conserve l'anonymat. Il en résulte que la confiance dans l'information de Hersh dépend de celle que vous accordez à Hersh. Or, dans cette "guerre de civilisations", la propagande et le contrôle social ont pris une importance démesurée. Hersh est, comme moi, un adversaire du régime occidental. Pas plus que moi, il n'est un fidèle du régime russe. Dans cette "guerre de civilisations", il vaut mieux garder la tête froide et son esprit critique. Je vous laisse ici à vos réflexions et commence sans tarder un résumé des informations de Hersh.

  1. La corruption du régime ukrainien

    L'armée ukrainienne fait rouler ses véhicules avec du Diesel qu'elle achète aux Américains et aux Russes. A l'occasion de ces transactions, l'argent de la corruption coule à flots. Elle est estimée par les experts du Pentagone à 400 millions de dollars l'an passé.Le schéma est toujours le même, Pour acheter le diesel russe, Zelinsky et ses acolytes reçoivent des subventions de Washington. Ils en profitent pour détourner ces sommes folles.

    Le même schéma de corruption fonctionne sur les achats d'armes et de munitions. Pour ce trafic, le régime de Zelinsky ouvre des sociétés commerciales en Pologne et en République tchèque. Zelinsky achète armes et munitions à ses entreprises en utilisant les subventions américaines et européennes. Les sociétés de Zelinsky et de ses acolytes perçoivent alors des commissions et livrent - ou non - les armes ainsi achetées à l'armée ukrainienne [2].


  2. Les tentatives de réduction de la corruption ukrainine

    Une partie de l'état-major américain, et pêut être des membres de la CIA, s'alarment de ce que cette corruption est si énorme que le public occidental pourrait s'en alarmer. Leurs craintes sont hélas très peu fondées puisque la presse occidentale ne diffuse que de très rares messages rassurants sur la corruption du régime de Kiev. Les éventuelles révélations sont "fermées" par le fait que la corruption est au moins égale du côté occidental, américain pour commencer. Si la presse occidentale commençait - Dieu nous garde ... - de gloser sur la corruption ukrainienne, elle devrait - ô horreur - dénoncer par le fait même la corruption américiane. Et allemande. Et anglaise. Et ...

    Cependant, le directeur de la CIA, Burns, est allé en Mars 2023 visiter Zelinsky. Il lui aurait fourni une liste de 35 généraux ukrainiens tenus pour parfaitement corrompus. Burns n'a pas osé mettre en cause Zelinsky ni son entourage. Ces individus sans foi ni loi ont cependant compris le message et, Burns à peine reparti à Washington, Zelinsky a annoncé une "lutte sans précédent" - c'est vrai - contre les corrompus. Les services spéciaux ukrainiens - tout aussi corrompus - ont arrêtés 10 généraux qui ont été radiés de l'armée et employés immédiatement dans les sociétés étrangères qui alimentent la corruption en Ukraine. Le soir même de leur "arrestation", les généraux virés se pavanaient à Kiev dans leurs nouvelles Mercedes ...


  3. La "troïka" américaine ignore tout de la diplomatie

    Hersh désigne sous ce terme "infâmant" le trio constitué de Biden, de son Secrétaire d'Etat Blinken et du conseiller spécial Jack Sulivan. C'est ce trio qui décide de la politique internationale des Etats-Unis sans aucune compétence diplomatique. Biden est un ancien député et Blinken et Sullivan n'ont pas d'autre expérience que d'avoir conseillé des députés américains. Le problème vient de ce que ces trois individus n'ont aucune "intégrité morale" selon le terme de Hersh. " Ils ne font que raconter des mensonges et inventer des histoires."

    Le résultat, c'est que l'Inde et la Chine vendent maintenant de l'essence raffinée au monde entier, ce que ces Etats étaient incapables de faire en Février 2022 avant le début de l'opération militaire spéciale russe. Le trio qui contrôle l'Amérique est incapable de comprendre le moindre rapport de renseignement. Il vit dans une fiction "rose" selon laquelle tout lui est permis.


  4. Biden a, contre toute loi américaine, mis sur le pied de guerre 20.000 GI en Ukraine

    La presse occidentale s'en est timidement fait l'écho : Biden a envoyé deux brigades, l'une de la 101° Aéroportée et l'autre de la 82° Aéroportée en Ukraine. Or, le Président des Etats-Unis n'a pas ce pouvoir. Il doit demander une loi au Congrès. Mais, Biden s'en fiche. A quoi peuvent servir ces forces ?

    Biden envisage t'il une guerre directe contre la Russie ? Souhaite t'il une confrontation accidentelle entre des éléments de l'armée américaine et des soldats russes, confrontation qui conduirait la Russie à déclarer la guerre aux Etats-Unis ? Hersh estime que la réponse est simple : Biden n'envisage rien du tout. Il fait tout simplement n'importe quoi. C'est pour Hersh le signe de l'impéritie de l'Administration Biden.


  5. Le Pentagone est aussi incapable que Biden

    Le chef d'état-major Milley, nommé par Biden, est persuadé encore aujourd'hui que l'Ukraine va écraser la Russie. Il a déclaré en Mars 2022 :

    "La Russie reste isolée. Ses stocks militaires s'épuisent rapidement. Ses soldats sont des conscrits et des condamnés démoralisés, sans formation, sans motivation, et leur leadership leur fait défaut. Ayant déjà échoué dans ses objectifs stratégiques, la Russie s'appuie de plus en plus sur d'autres pays comme l'Iran et la Corée du Nord. ... Ces relations reposent sur les liens cruels de l'oppression de la liberté, de la subversion de la liberté et du maintien de sa tyrannie. ... L'Ukraine reste forte. Elle est capable et bien entraînée. Les soldats ukrainiens sont forts dans leurs unités de combat. Leurs chars, véhicules de combat d'infanterie et véhicules blindés ne feront que renforcer la ligne de front.

    En avril 2023, selon les sources de Hersh, Milley est toujours persuadé de ses illusions. Milley a même demandé à ses services de rédiger un Traité au cas où les russes écrasés demanderaient un armistice ...

    Milley et le Pentagone fonctionnent comme Biden. Dans une fiction "rose" alors même qu'on sait que les Ukrainiens sont incapables d'emporter la victoire. Hersh se demande si Milley n'imagine pas que les deux brigades américaines suffiraient à sauver" l'armée ukrainienne en sous-effectifs, sans armes et sans munitions ... Certains occidentaux ici protestent en arguant du fait que les Russes piétinent dans le Dombass après avoir reculé partout. C'est qu'ilsne perçoivent pas la stratégie russe : fixer l'armée ukrainienne dans des chaudrons d'artillerie, où ils sont décimés et leur matériel, même occidental détruit. Remporter la guerre "tout de suite", c'est conserver une force humaine et matériel à l'Ukraine. Et Poutine n'en veut à aucun prix. Les russes sont des joueurs d'échecs quand les américains sont des joueurs de poker menteur qui prennent leur adversaire pour un idiot ... [3]


Quelques observations sur les informations de Hersh

Hersh semble se fonder sur des informations fiables parce qu'elles sont confortées par d'autres informations dont nous avons déjà parlées [4]. Une chose sur laquelle Hersh ne s'étend pas vraiment, c'est la corruption des "maîtres" de guerre, les américains. Comme les Ukrainiens, ils ne sont pas "tous corrompus". Tant s'en faut. Mais, le régime Biden est, lui, entièrement corrompu. Ses vassaux ukrainiens sont corrompus :

  • idéologiquement : par l'idéologie slavophobe, mélangée à des relents de néo-nazisme ;
  • financièrement : par l'argent américain et européen.

Le suzerain américain est lui profondément corrompu :

  • politiquement : par la convergence du libéralisme et du progressisme qui méprise la vérité et les vakeurs essentielles de l'humanité ;
  • financièrement : par la tromperie du diollar qui permet aux corrompuis de ne tenir aucun compte d'aucune réalité.

Biden ne serait que la partie émergée de l'iceberg de la corruption américaine, à la source de la corruption ukrainienne. Cette corruption a par ailleurs envahie l'Europe et les Etats qui la composent bizarrement. Mais de cette double corruption, politique et financière, nul n'ose parler. Les braves gens en déduisent, que, du fait qu'on n'en parle pas, c'est qu'elle n'existe pas.D'ailleurs, si les preuves de la corruption de Biden sont documentées, celles d'autres politiciens, comme Macron ou Von Der Leyen, l'est toute autant. Quant à la corruption politique, nul besoin d'enquête de journalistes zélés. Leurs décisions sont toutes le fait de la corruption des idées politiques.

Une autre preuve évidente de leur corruption réside dans la permanence du mensonge dans lequel ils induisent leurs opinions publiques. Or, la disparition de l'instruction et de la culture entraînent la perte de tout esprit critique, et donc de tout esprit de contestation politique. Les populations serves de l'occident américanisé, corrompu, sont incapables de se soulever et d'adhérer à un projet politique alternatif.

Pour l'instant, les peuples dorment en paix. "Dormez petits pigeons". Mais le réveil sera brutal quand les petites gens constateront que l'argent de la corruption, argent qui n'existe que sur la forme de "contrats", est gagé sur le travail des classes populaires qui disparaît lentement, et sur leur consommation de produits essentiels, alimentation, santé, services publiques, qui peu à peu disparaissent ou deviennent hors de prix. Si un politicien acceptait de refuser la corruption et le leur expliquait ...


Notes

[1] L'article de Hersh est payant : https://seymourhersh.substack.com/p/trading-with-the-enemy. Il est rendu accessible par une traduction en allemand du journaliste indépendant allemand Thomas Röper : https://www.anti-spiegel.ru/2023/neuer-hersh-artikel-korruption-in-kiew-und-konzeptlosigkeit-in-den-usa/

[2] Le rapprochement avec l'affaire Burisma et avec l'affaire Metabiota nous incline à élargir le schéma de corruption admis par Hersh. Selon nos réflexions, le trafic ukrainien de pétrrole et d'armes n'est possible que parce que des fonctionnaires américains sont eux- mêmes corrompus dans le schéma du trafic.

[3] Selon une moyenne calculée depuis le 24 février 2022, les russes éliminent 250 à 300 Ukrainiens par jour. Cela signifie, que l'armée ukrainienne perd de 90 à 110.000 hommes par an. L'armée ukrainienne fait environ 250.000 hommes qui, avec la mobilisation en cours et celle possible, représente 400 à 500.000 hommes. Cet effectif ukrainien, à puissance constante de la Russie, est éliminé en 4 à 6 ans. Imaginez l'état économique et social de l'Europe dans ce scénario où Washington exigerait au moins le maintien des sanctions ...

[4] Dans la Revue C-Politix, on peut lire notamment :


Revue C-Politix (c) 16 Avril 2023