Le protocole de testage PCR de la Covid-19 est faux. Les essais des vaccins de la Covid-19 aussi.

Philippe Brindet - 03 Décembre 2020

Le test RT-qPCR est une technique extrêmement fiable. Son application pour la Covid-19 ne l'est pas du tout

La réaction PCR inventée dans les années 80 par Karys Mellis, Prix Nobel de Chimie, a été une avancée majeure en microbiologie. Les inventions successives qui ont conduites aux tests PCR sont elles aussi remarquables. Par nature, le test RT-qPCR qui permet dans certaines conditions de quantifier la présence et la quantité d'un ADN particulier est d'une importance indéniable. Malheureusement, les tests RT-qPCR qui nous sont imposés pour le diagnostic de la Covid-19 sont faux [1]. La cause principale de ces erreurs, dénoncée depuis le début de la pandémie, est que le nombre de cycles d'amplification pratiqués est trop élevé.

Le SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de la maladie Covid-19, est un virus à ARN. Or le text RT-qPCR est capable de détecter la présence ou non d'un ADN spécifique. L'ARN du SARS-CoV-2 éventuellement présent dans l'échantinnon testé doit donc d'abord être converti en cADN par une réaction chimique connue, la transcriptase inverse. Comme le nombre de fragments d'ARN convertis en cADN est généralement trop faible pour pouvoir être détecté, on réalise des copies de ces fragments d'ADN converti par plusieurs cycles d'amplification du nombre des fragments. A chaque cycle d'amplification, on chauffe l'échantillon à une température déterminée, pendant une durée déterminée, puis on le refroidit..

A la fin des cycles d'amplification, on a lié à chaque fragment copié une particule fluorescente. On détecte alors la quantité de particules fluorescentes contenues et si leur nombre dépasse un seuil le test est dit positif, négatif sinon. Mais, lorsque l'on répète trop de ces cycles d'amplification, on ne détecte plus des virions du SARS-CoV-2 mais de l'ADN "n'importe quoi". Tout échantillon testé peut être déclaré positif en augmentant arbitrairement le nombre de cycles d'amplification du test RT-qPCR. On estime que, si on dépasse 25-30 cycles, un test RT-qPCR n'est pas significatif.

Mais pourquoi donc les laboratoires qui pratiquent le testage des échantillons prélevées sur les personnes présumées infectées au SARS-CoV-2 utilisent un nombre de cycles Ct toujours trop élevé ?

Tout d'abord, la plupart des laboratoires de tests PCR ne communiquent pas le nombre de cycles Ct qu'ils ont pratiqué sur l'échantillon testé. En France, il semble que cela soit l'effet d'une directive des Agences Régionales de Santé (ARS) qui contrôlent l'exercice de la médecine et de la pharmacie. Mais en réalité, il faut bien comprendre que tout test RT-qPCR est réalisé avec un nombre de cycles Ct qui n'est pas laissé à l'arbitraire du laboratoire de microbiologie qui exécute le test. Ce laboratoire est obligé d'utiliser un kit de test et une machine automatique pour pratiquer les tests qui sont approuvés par l'Agence Européenne du Médicament. Or ces derniers sont configurés et programmés (pour la machine de test) par leurs fabricants agréés et le laboratoire de test PCR n'est absolument pas libre de régler le nombre de cycles Ct "à sa convenance".

Il en résulte que, même si l'échantillon avait "déclenché" positif à Ct = 15, la machine automatique poursuit imperturbablement les 45 cycles pour lesquels elle a été programmée de manière réglementaire. Et c'est seulement alors qu'on réalise la détection de la présence de cADN amplifié. On comprend bien qu'on ne va pas interrompre les amplifications à chaque cycle pour détecter si le seuil pour déclarer le test positif a été franchi. Cela prendrait bien trop de temps et d'ailleurs l'architecture des machines automatiques de test ne le permettrait pas, puisque chaque machine traite en lots plusieurs dizaines, et parfois plusieurs centaines d'échantillons à la fois.

J'ai vérifié sur la notice de plusieurs fabricants de kits de tests Covid-19 et de plusieurs fabricants de machines automatiques de tests Covid-19 tous agréés par l'Agence européenne et par l'ANSM. Ils indiquent tous le nombre de cycles exécutés à 45. Pourquoi ?

Le rôle réglementaire de l'Organisation Mondiale de la Santé

L'OMS est une Agence internationale de l'ONU chargée par les Traités internationaux de la politique de santé dans le monde entier. Son siège est à Genève . Elle joue plusieurs rôles. Mais dans ce qui nous intéresse, elle édicte ce qu'elle appelle des "recommandations" qui sont en fait des normes contraignantes pour les Etats adhérents de l'ONU. Dont la France. Ainsi, lorsque l'OMS émet une recommandation pour les tests PCR de la Covid-19 [2], les médecins, pharmaciens et autorités sanitaires françaises sont obligés de la mettre en oeuvre au risque que l'Etat subisse une procédure de contrainte.

Cependant, il est arrivé une chose assez particulière. De sa "propre initiative", un consultant régulier de l'OMS, Christian Drosten, a lancé son laboratoire de biologie moléculaire à l'Hôpital de la Charité, de Berlin, dans l'étude d'un protocole de testage RT-qPCR de la Covid-19. Or, c'est lui qui a été consulté pour l'édition des Lignes directrices de l'OMS au sujet de la détection de la Covid-19. C'est donc son protocole qui a été en fait indirectement imposé par l'OMS à l'ensemble des fabricants de monde entier. Et il semble que tout le monde se soit aligné sur ce protocole.

Cependant, en milieu hospitalier, l'indépendance universitaire permet que les normes OMS ne soient pas toujours respectées. On sait ainsi que l'IHU de Marseille travaille préférentiellement avec un nombre de cycles d'amplification Ct = 25. et de toute façon, inférieur à 30 [3]. Très clairement, la comparaison du nombre d'infections à Marseille, mais aussi dans d'autres endroits, avec le reste de la France n'est pas possible à cause de cette différence de Ct.

L'article de Drosten

Dès les premiers jours de l'épidémie, Drosten a développé une étude pour produire un test PCR qui soit sensible au SARS-CoV-2 et qui puisse différencier des autres coronavirus comme le SARS-CoV de 2012. Il a donc mis au point la procédure de test RT-qPCR adaptée au SARS-CoV-2 en utilisant les procédures RT-qPCR déjà en vigueur, en définissant les différents produits à utiliser lors des nombreuses opérations pour parvenir à un test "sensible", c'est-à-dire un test qui soit capable de différencier une infection à SARS-CoV-2 des autres infections.

Le 3 Janvier 2020, Drosten fait publier un article [4] dans Eurosurveillance qui reprend les résultats de son étude. Or, ainsiq u'on l'a écrit plus haut, Drosten a participé à l'écriture des Directives de test PCR par l'OMS que cette dernière a publié le 17 Janvier 2020. Les grandes lignes des Directives OMS reprennent donc l'étude de Drosten et c'est la seule qui soit citée dans les Directives.

On note que dans le même temps, des protocoles de test PCR sont développés un peu partout dans le monde, en Chine et en France notamment. Du fait du rôle normateur de l'OMS, il est probable que les mêmes considérations développées par Drosten dans son article se retrouvent dans les tests développés ailleurs. Mais, nous n'avons pas réussi à étudier cette question [5].

L'article de Drosten est particulièrement technique et son analyse ici ne présenterait pas un grand intérêt.

Qu'il suffise de noter que l'article fait une déclaration un peu étonnante :

In the present case of 2019-nCoV, virus isolates or samples from infected patients have so far not become available to the international public health community. We report here on the establishment and validation of a diagnostic workflow for 2019-nCoV screening and specific confirmation, designed in absence of available virus isolates or original patient specimens.

qui indique que le protocole Drosten a été établi sans qu'il dispose de la moindre souche virale de SARS-CoV-2.

Comment a-t'il procédé ?

Il a simplement utilisé l'édition électronique du génome du coronavirus, qu'il appelle encore nCov19, sous la forme éditée par les scientifiques chinois de l'Institut de virologie de Wuhan. Or, la souche virale utilisée pour éditer son génome n'existe plus parce que la souche a été volontairement détruite [5] après son édition génomique. Le génome littéral est seul accessible comme des millions de génomes sur le site de l'organisation GenBank. C'est avec ces éléments étroits que l'étude de Drosten est construite.

La contestation du protocole de Drosten par Yeadon

Michael Yeadon est un microbiologiste britannique qui a été patron de la recherche des laboratoires Pfizer. Frappé [7] des errances de la politique sanitaire un peu partout en occident, il a formé plusieurs groupes d'étude de la Covid-19. Yeadon a lu l'article de Drosten. Avec son équipe, ils ont identifié un nombre très important d'erreurs et approximations. Dans un document envoyé à l'éditeur de la revue Eurosurveillance qui a publié l'article de Drosten, il demande la rétractation de l'article [8].

Il a relevé 9 motifs de rétractation et 3 erreurs moins importantes. En voici quelques-unes.

  1. Drosten présente son étude comme la réponse à une menace mortelle contre l'humanité. Lorsqu'il écrit son article, il y avait 6 morts hors de Chine. Il n'avait donc aucune idée de l'ampleur que prendrait l'épidémie dans le reste du monde. Simplement, son appréciation "catastrophiste" de la situation lui permettait d'imposer les résultats de son étude pour son plus grand bénéfice. Il y a là au moins la fabrication d'un intérêt à agir, et l'amorce d'un très sérieux conflit d'intérêt puisque Drosten sonne une alarme sans base réelle et place sa technique comme norme OMS par laquelle tout le monde doit passer ...

  2. Les amorces (primers) sont insérés dans le matériel de test sous des concentrations beaucoup trop fortes. Drosten indique des concentration de 600 et de 800 nM alors que, selon Yeadon et al., les gammes normales de tests qPCR sont de 100 à 200 nM. L'effet de ce surdosage conduit à accroître les liaisons des Primers superflus à des fragments d'ADN sans signification et donc à accroître le nombre de détections de faux virions à l'issue du test..

  3. Trop de paires "primers - probes" ne sont pas définies. Il est impossible de réaliser des tests fiables sur ces informations. Il y a même des positions d'acides nucléiques non spécifiées que Drosten fait repérer par les lettres R, W, M et S

  4. Selon Yeaton et al., la technique RT-PCR n'est, d'une manière générale, pas indiquée pour la détection d'infections virales. Ils citent un manuel de biologie moléculaire qui soutient cette thèse. Ainsi, les trois primers utilisés pour détecter un ARN de SARS-CoV-2 sont tous choisis par Drosten dans la seconde moitié du génome du SARS-CoV-2. Yeaton et al. estiment qu'il s'agit d'une très mauvaise sélection qui en particulier fait confondre par le test à la Drosten un génome fragmentaire avec un virion complet. De plus, les primers présentent des sites d'acides nucléiques indéfinis. Il en résulte, selon Yeadon et al., 64 combinaisons possibles de tests. Cela rend ingérable les ensembles de tests PCR.

  5. Il est aussi relevé que le nombre de cycles d'amplification et la plupart des températures sont trop élevés pour obtenir des tests sûrs. A cette occasion, on a vérifié que la variante du protocole Drosten développée par Pasteur cycle à 50 ce qui est particulièrement criticable. Ce serait également le cas pour la température de recuit, notamment pour la détermination de la spécificité du test qPCR et pour évaluer la précision du protocole. Notamment la différence de température entre les paires de primers est une erreur importante.

  6. Yeadon et al. notent que la procédure de test Drosten n'a pas été testée. Il aurait fallu pouvoir exécuter des tests au niveau moléculaire sur les produits des tests. Drosten a aussi écarté les tests positif / négatif pour valider ou réfuter la détection réelle de SARS-CoV-2. Or, cela a été impossible du fait que Drosten indique qu'il ne disposait pas de matériel infecté par le SARS-CoV-2. Or, Yeaton et al. estiment que cette situation démontre que le gène E utilisé comme troisième primer dans le test qPCR de Drosten n'est pas un gène spécifique du SARS-CoV-2. Ce gène E est lui aussi utilisé dans le protocole de Pasteur.

Yeaton et al. relèvent beaucoup d'autres erreurs qui montrent que l 'artice de Drosten n'apporte aucune information scientifique exploitable pour établir une procédure de test RT-qPCR spécifique au SARS-CoV-2. Deux des auteurs de l'article de Drosten sont membres du comité éditorial de la Revue Euro Surveillance qui publie leur article. Il y a donc conflit d'intérêt. Yeaton et al. relèvent d'ailleurs la subordination de deux des auteurs à une firme spécialisée dans la production de matériel et de produits pour l'exécution de tests comme les tests RT-qPCR et cette société est intervenue dans l'étude de Drosten en fournissant des produits.

La conclusion de Yeaton et al. est simple :

  • Le test RT-qPCR pour SARS-CoV-2 tiré de l'étude de Drosten est faux ;
  • L'article de Drosten publié dans Euro Surveillance doit être rétracté.

On peut ajouter aussi que la majeure partie des politiques de santé dans le monde occidental qui se fondent sur les tests RT-PCR à la Drosten ont été décidé sans base scientifique sérieuse.

L'extension de la critique de Yeadon aux essais de nouveaux "vaccins" pour la Covid-19

Yeaton a révisé les données publiques des essais des vaccins Pfizer, AstraZeneca et Moderna. Ils ont utilisé, à tous les stades de leurs essais cliniques, les tests RT-qPCR selon le protocole Drosten. Comme ce dernier est faux, il est impossible de tenir compte de tels essais qui utilisent une détection erronnée des organismes infectés par SARS-CoV-2. Les vaccins en question ne peuvent donc absolument pas être autorisés sur une base aussi fausse.


Notes

[1] Dans la revue C-Politix, on peut lire nos articles :

[2] Le Protocole de test RT-qPCR de l'OMS est édité par Laboratory testing of 2019 novel coronavirus (2019-nCoV) in suspected human cases: interim guidance, 17 January 2020. Il a été mis à jour le 19 mars 2020. Le Guide ne contient ucune information technique précise et n'indique pas le combre de cycles Ct. Il renvoie aux laboratoires de référence et aux fabricants.

[3] D. Raoul et al., "Correlation Between 3790 Quantitative Polymerase Chain Reaction–Positives Samples and Positive Cell Cultures, Including 1941 Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 Isolates, du 28 Septembre 2020, Dans Journal of Clinical Infectious Diseases.

[4] Corman Victor M, Landt Olfert, Kaiser Marco, Molenkamp Richard, Meijer Adam, Chu Daniel KW, Bleicker Tobias, Brünink Sebastian, Schneider Julia, Schmidt Marie Luisa, Mulders Daphne GJC, Haagmans Bart L, van der Veer Bas, van den Brink Sharon, Wijsman Lisa, Goderski Gabriel, Romette Jean-Louis, Ellis Joanna, Zambon Maria, Peiris Malik, Goossens Herman, Reusken Chantal, Koopmans Marion PG, Drosten Christian. Detection of 2019 novel coronavirus (2019-nCoV) by real-time RT-PCR. Euro Surveill. 2020;25(3):pii=2000045. https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2020.25.3.2000045.

[5] Cependant, l'OMS a publié en le reprenant à son compte le protocole de l'Institut Pasteur : Protocol: Real-time RT-PCR assays for the detection of SARS-CoV-2, le 2 mars 2020. Le document ne cite qu'une seule étude : celle de Drosten (voir Note [4]). On note qu'il est recommandé de cycler à Ct=50 ! Pasteur semble ne pas avoir disposé de plus d'échantillons de SARS-CoV-2 que Drosten et ait travailler directement sur le génome des SARS-CoVB-2 disponibles dans GenBank. On note aussi que Pasteur réfère deux autres segments de gènes que ceux de Drosten et en ajoute un troisième, E, tiré de Drosten.

[6] Le fait est peu documenté dans la sphère européenne. Mais on peut lire :

  • https://townhall.com/tipsheet/mattvespa/2020/03/18/china-destroyed-wuhan-coronavirus-evidence-n2565206 : Matt Vespa, "China Lied And People Died: Chinese Scientists Destroyed Wuhan Coronavirus Evidence in December", le 23 mars 2à20. Cite The Times of London qui ndique que les autorités municipales de Wuhan, pour couper court aux rumeurs "coloportées" par lesmédecins chinois "lanceurs d'alerte" sur une nouvelle épidémie, ont rodonné à l'Institut de virologie de Whuan de détruire les prélèvemnets du virus Wuhan-1 qi n'existe donc que sous forme de génome dans GenBank.
  • https://www.centerforsecuritypolicy.org/wuhan-virus/ : Center For Security Policy, 'China’s propaganda pandemic in an expanding timeline, November 2019-April 2020', voir l'enregistrement au 27 décembre 2019.

[7] Quelques articles du Dr Michael Yeadon :

[7] Lire le dossier établi par Yeadon et ses équipes : https://cormandrostenreview.com/