Observations sur le climat géopolitique - III
Suite de notre précédent article : Observations sur le climat géopolitique - II du 1er Mars 2022.
Pour bien faire comprendre mon propos, je vais - hélas - caricaturer le maître ouvrage de Samuel Huntington, "Le Choc des civilisations". Je ne me ferais certainement pas de nouveaux lecteurs avec cette opinion. Tant pis.Pour que Huntington ait le droit de justifier ou non "un choc", encore eut-il fallu qu'il y eut au moins une civilisation. L'occident est dans un état de décadence tel qu'il ne peut pas s'agir d'une civilisation. Le monde musulman est dans un tel état d'implosion qu'il n'est plus - et pour autant qu'il ne l'ait jamais été - une civilisation. D'autant qu'on en a toujours compté plusieurs. La Chine de Xi est encore moins une civilisation. Elle est issue du clonage insensé du capitalisme nouillorquais sur le marxisme sauvage de Mao. Et pour finir ma diatribe, la Russie de Poutine n'est pas plus une civilisation. Elle est issue de l'effondrement de la dictature soviétique, le contraire d'une civilisation. Une civilisation est quelque chose de bien trop compliqué pour apparaître en trente ans. Pour dire la vérite, que la Chine ou la Russie soient ou non des civilisations ne me concerne pas vraiment. Je sais que la moitié des produits que nous consommons ici vient de Chine. Je sais que la Russie vient d'envahir l'Ukraine. Bien. Et après ? Et pourtant le plus barbare des hommes est persuadé qu'il appartient à la plus avancée des civilisations. C'est là tout le paradoxe de l'époque moderne. Peut être comme lors de l'effondrement de l'empire romain. Ou celui de Byzance. Et chez nous, il n'est pas de petit-bourgeois parlant habituellement le franglais, qui ne soit persuadé d'être le représentant ultime de la plus haute des civilisations. Que vois-je ? La Chine est actuellement une dictature dans laquelle un milliard et demi d'êtres humains sont entièrement asservis aux devoirs imposés par Xi et le Parti Communiste Chinois. Le contrôle social de la population utilise toujours la police, les camps, les organisations sociales. Mais le contrôle social est assuré aussi par le crédit social par lequel chaque chinois se voit attribuer un certain nombre de points selon qu'il respecte plus ou moins l'ensemble des devoirs que lui décerne le Parti. En fonction de sa réussite, le crédit social qu'il détient donne le droit ou non à chauqe chinois d'accéder aux privilèges dont il veut bénéficier. Comment accepter de voir là une "civilisation" dans ce qui est une barbarie tyrannique. En occident américanisé, qui selon l'extension qu'on donne à ce magmas contient de 800 millions à 1 milliards d'humains, nous connaissons déjà l'ébauche de ce crédit social. C'est le passe vaccinal qui donne accès au droit à la santé selon que l'on a ou non obéi au devoir de se vacciner. Ou au droit ou non de travailler si on exerce une profession de santé ou autre service public. Or, cette situation est loin d'être anecdotique puisque j'ai montré que le régime occidental prend une tournure dictatoriale [1]. La barbarie occidentale éclate par exemple dans les comparaisons des chiffres des avortements et ceux de l'immigration [2]. Les anciens en occident américanisé sont traités d'une manière indigne notamment lors de la crise sanitaire et, en France, les gens viennent de découvrir que les mouroirs dans lesquels les vieux sont oubliés sont d'infectes prisons [3]. Ce que nous appelons l'occident américanisé est une dictature qui ressemble de plus en plus à la dictature chinoise avec laquelle elle commerce avec enthousiasme comme Hitler a commercé avec Mussolini. Portons notre attention sur la Russie. Elle vient de s'offrir le luxe d'une guerre contre l'Ukraine soutenue par les Américains et leurs supplétifs européens. Lorsque les chars russes sont apparus, les américains ont compris que, s'ils entraient dans le conflit, on allait droit à un affrontement nucléaire avec la première puissance nucléaire du globe, restaurée récemment par Poutine. Poutine peut saturer les défenses américaines avec les ogives dont il dispose. La dissuasion ne marche plus. Espérant que Poutine se limitera à une guerre conventionnelle, Biden a donc prié les Européens de se lancer enfin dans de "véritables" sanctions économiques pour asphyxier l'économie russe d'une part et de soutenir diplomatiquement et matériellement l'Ukraine de Zemlinski, une créature des allemands, d'autre part. Si on reste là, on ne comprend rien à la situation. Il faut remonter à 1991, date à laquelle Eltsine l'emporte sur Gorbatchev dans des conditions qui sont encore mal connues. Eltsine soumet la Fédération de Russie nouvellement créée aux "lois" de l'économie de marché et aux conseillers américains. En 1994, c'est Eltsine qui, pour des raisons électoralistes lance la guerre en Tchétchénie qui va préfigurer de nombreuses guerres ultérieures provoquées par la Russie. La soumission à l'idéologie américaine d'une part, la destruction systématique des structures soviétiques d'autre part, place la Russie dans un état de décadence inouïe. La corruption inhérente à ce genre de situation misérable est amplifiée par l'activisme des entreprises financières et commerciales des américains, accompagnés des Allemands. C'est à cette époque que ceux qui deviennent les "oligarques russes" collaborent avec le pouvoir américain à l'avantage réciproque des corrompus des deux pays. Poutine réalise son ascension politique dans cette situation. Il parvient au sommet dans l'administration de Eltsine qui le remarque et finit, épuisé par l'alcoolisme et la corruption russe qu'il a animé, par lui céder son poste en 1999. Poutine est donc le seul dirigeant de la Russie au XXI° siècle. Objectivement, Poutine a une tâche unique dans l'Histoire : restaurer un pays tombé au plus bas niveau de la corruption des moeurs sociales, un pays pillé par les américains et les oligarques qui collaborent avec eux, pour en faire une nouvelle puissance dégagée du gouffre du soviétisme et libérée de la corruption américaine. Cherchant à restaurer une économie minimale, Poutine élimine la tutelle américaine et détruit l'oligarchie russe collaboratrice des firmes américaines. D'autant que beaucoup de ces oligarques avaient des vélléités de s'occuper directement de la politique russe. Certains oligarques sont emprisonnés (Khodorovski). D'autres s'enfuient à l'étranger avec le fruit de leurs rapines et des accords fructueux avec les firmes américaines (Abramov ou Berezovski). Depuis, Poutine et son mouvement Rossia Nova sont poursuivis par la haine tenace et inextinguible de l'appareil américain, firmes et administration fédérale, d'une part, exaspérés d'avoir été chassés d'un juteux marché, mais aussi de la vindicte d'une opposition russe à l'étranger, alimentée par les services spéciaux américains, d'autre part, qui simule son goût de la démocratie, en fait essentiellement celle de la corruption financière [4]. Bien entendu, l'appareil américain et l'opposition russe corrompue en exil se liguent pour dénoncer une imaginaire corruption de Poutine et des principaux représentants du pouvoir russe actuel [5]. Ils sont aidés par le fait que Poutine n'a pas souhaité éliminer totalement les oligarques corrompus. Il leur a laissé le choix : ou bien ils se soumettaient à la loi russe - notamment le paiement en Russie des impôts légaux - et faisaient bénéficier les peuples russes de la croissance économique, ou bien Poutine les détruisait. De fait, Poutine a donc laissé se développer sous son gouvernement une classe d'oligarques dont l'appétit pour le gain ne doit le céder en rien à leurs congénères américains ou français. C'est le mirage du vieux libéralisme économique. Les relations entre la Russie et l'Amérique sont entièrement dominées par cette histoire politique. Mais, un trait rend la situation encore plus difficile. Les USA sont historiquement divisés politiquement entre les Républicains, relativement conservateurs et affairistes, et les Démocrates, plus socialistes et idéalistes. Dans les années 80, il s'est instauré une sorte de confusion avec notamment le mouvement néocons qui infecte à la fois Républicains et Démocrates, de sorte que, absolument comme plus tard nous l'avons vu se former en France, il s'est formé une mouvance majoritaire, ni Républicain ni démocrate, ni Droite, ni Gauche, dont la seul idéologie est celle du Progrès et de la corruption financière. Un représentant caractéristique de ce progressisme est actuellement Macron en France ou Biden aux USA. Ce sont des individus qui méprisent l'Histoire et la civilisation et qui imposent la corruption de leur idéologie à leurs Etats. Arrêtons nous un instant sur la personnalité de Biden. Politicien démocrate, il est essentiellement sans scrupule et il a utilisé les degrés ultimes de la corruption en exploitant notamment des membres de sa famille et certains alliés démocrates. Cette corruption explique une bonne partie de la guerre d'Ukraine. Il faut noter que, malheureusement, la corruption de Biden ne se limite pas à l'Ukraine. On sait qu'il a de forts intérêts jusqu'en Chine. Mais en Ukraine, on sait que son fils Hunter a été nommé au conseil d'administration d'une firme pétrolière ukrainienne, Burisma, où il côtoyait plusieurs allemands qui manifestement étaient là eux aussi pour leur enrichissement. Ces individus sont en général "recrutés" par les entreprises comme Burisma à cause de leurs relations, le fameux carnet d'adresse. Pour Hunter, ce carnet d'adresse commençait par le Vice-Président des Etats-Unis et se poursuivait avec toute l'élite de l'Administration Obama et des grandes sociétés américaines [6]. En réalité,depuis la proclamation de son indépendance, l'Ukraine assiste à la course effrénée à la corruption générale de ses élites. Sauf une brève période où un Ukrainien d'origine russe Yanoukovitch a dirigé le pays, l'Ukraine va de plus en plus dans le chemin de la corruption qui se remarque par l'extrême pauvreté de la majorité de ses habitants et la présence d'une classe de milliardaires qui dirigent tant le gouvernement national (Timochenko ou Porochenko) que les provinces (Ihor Kolomoïsky ou le Géorgien Sakaashvili). L'Ukraine suit le chemin que les USA voulait faire parcourir à la Russie si Poutine ne s'était pas dressé contre eux. Ce qu'il paye depuis lors. Pour "tenir" un pays dont les élites politiques sont aussi corrompues, il faut nécessairement des milices pour contenir les mouvements populaires. Les oligarques et leurs serviteurs politiciens avaient le choix parmi les partis d'extrême-droite qui existent depuis très longtemps. D'inspiration ouvertement néo-nazie, l'extrême-droite ukrainienne est absolument ennemie du monde russe. Recrutés essentiellement dans les régions polonaise et hongroise de l'Ukraine, ces néo-nazis touchent des soldes élevées et interviennent pour casser les mouvements de protestation populaire partout en Ukraine. Ce sont ses troupes irrégulières qui sont envoyées depuis 2014 dans le Donbass pour mater la moindre rebellion. Ces troupes sont encadrées par les américains et les allemands et souvent lourdement armées. Ils peuvent éradiquer un village ou le piller en une journée. Ils ne s'en privent pas dans toutes les régions et provinces ukrainiennes à majorité russe. On sait par ailleurs, que ces troupes néo-nazies, déjà auteur d'exactions contre la population russe d'Ukraine, se sont renforcées par des mercenaires occidentaux souvent issus des mouvances punk et skinheads, et de plus en plus des djihadistes importés de Syrie et d'Irak. Voilà l'environnement dans lequel Poutine et l'état-major russe se trouvent à la veille de l'invasion. La corruption des élites ukrainiennes empire et avec elle la traque et la persécution des russes ukrainiens par les néo-nazis. Dans le même temps, les USA ne font aucun mystère de leur volonté d'étendre le domaine géographique de l'OTAN jusqu'en Ukraine. Il faut savoir que l'Ukraine est recouvert d'un maillage de 19 laboratoires dévolus au développement d'armes biochimiques [7]. Poutine estiome donc qu'il doit à la fois protéger les russes ukrainiens de l'oppression et interdire immédiatement l'avancée de l'OTAN en Ukraine. Il ordonne l'invasion. Notes et commentaires[1] Sur la réalité de la dictature occidentale, on peut lire dans notre revue C-Politix :
[2] Le nombre d'avortements enregistré en 2020 est de 222.131 (http://www.nombre-avortement.fr/statistiques). Celui des délivrances de premier permis de séjour pour les immigrés est de 222.928 (source : https://www.vie-publique.fr/en-bref/283396-immigration-les-chiffres-pour-2021). Nous "remplaçons" les enfants que nous avons avortés par les immigrés dont nous privons leurs pays d'origine. Ce remplacement correspond à 20% dui total des naissances, sachant qu'une proportion de plus en plus élevé des naissances provient des premiers immigrants. [3] Il s'agit de l'affaire Orpea. La situation dépasse largement le cas de la firme Orpea. On l'a rappelé à la Note précédente, mais pendant l'épidémie, surtout lors de la première vague, les anciens étaient enfermés dans leurs EHPAD et même souvent dans leur chambre sans aucune possibilité de s'échapper. L'"uirgence sanitaire" a bon dos. [4] L'opposition intérieure à Poutine est méconnue par les occidentaux. Mais elle existe. Il existe par exemple une oposition communiste qui est extrêmement forte puisqu'elle représente nviron 30% de l'électorat. Gorbachev est toujours un opposant à Poutine. Mais les occidentaux préfèrent jouer sur des individus profondément corrompus. Par exemple, la "figure de proue" de l'opposition russe en Russie, du point des vues des média occidentaux, est actuellement Navalny. Il s'agit d'un individu qui appartient tout simplement aux lobbies américains qui tentent de retrouver le contrpôle du terrai de leurs rapines des années 90. Navalny est notamment issu de l'Université Yale qui forme la plupart des fonctionnaires politiciens du parti démocrate américain. Ses scores électoraux, malgré l'injection inépuisable de capitaux américains et le soutien même pas dissimulé de l'ambassade américaine à Moscou, sont extrêmement faibles, de l'ordre de 2 à 4 %. [5] Surtout depuis l'invasion de l'Ukraine, mais la chose était déjà bien avancée depuis longtemps, les média relayent des rumeurs sur les milliards de Poutine, ses datchas de luxe et ses comptes à l'étranger. Ils ont été jusqu'à présent incapables de trouver quoi que ce soit. La même calomnie est formulée à l'encontre des proches de Poutine. Mais, les seules allégations un tant soit peu substanciés, concernent les folies russes des milliardaires qui comme dans tout le monde libre, et jusqu'en Chine, tirent profit du commerce et de la finance. Leurs liens les plus profonds avec Poutine et son pouvoir sont constitués par leur imposition fiscal. [6] Le rôle de Hunter dans la corruption de son père, rôle qu'il partage d'ailleurs avec l'actuelle épouse de Biden, a été particulirement renseigné par la presse américaine. Cependant, l'un des média de masse les plus corrompus du Web, l'encyclopédie en ligne Wikipedia, tranche qu'il s'agit d'une "théorie complotiste", désignation habituelle destinée à signaler la "vérité" aux adhérents du mensonge progressiste. Malgré tout, on opeut citer le site progressiste français Les-Crises.net qui a publié une série darticles pour relater la lutte d'un procureur général d'Ukraine qui traquait la corruption de Biden avant de se sfaire éliminer par Porochenko à la demande de Biden. [7] On peut se référer à l'étude de la journaliste bulgare Dilyana Gaytandzhieva, "The Pentagon Bio-weapons" - April 29, 2018 sur son Blog. Lire aussi Vladimir Putin's Adviser Says U.S. Is Developing Biological Weapons Near Russia, Newsweek Brendan Cole - 4/8/2021. Lire aussi : 1 Day After Reporting On US Biolabs In Ukraine, US Embassy Scrubs All Ukraine Bioweapon Lab Docs From Website (Video), The Washington Standard, Tim Brown / February 26, 2022. |