L'opération militaire spéciale russe

L'armée russe poursuit quatre offensives importantes :

• sur Adievkaa à quelques kilomètres au Nord de Donetsk
• sur Marinka un peu plus au sud
• sur NovoMikhailovka encore à quelques kilomètres au sud
• sur Kupiansk, au Nord dans la direction de Kharkov

Les avances sont relativement modestes. Mais si les pertes russes sont inconnues, les pertes ukrainiennes sont énormes. Cela provient de plusieurs facteurs comprenant l'emploi massif de l'artillerie, des drones et des missiles et roquettes multiples par les russes dans des qantités incomparables à celles des ukrainiens.

Les russes ont généralisé l'emploi de deux perfectionnements des drones FPV :

• le drone porteur de drones BabaYaga 50 : ce drône a pour rôle de lancer un essaim de drones plus petits et de les contrôler dans des missions de groupe comprenant le terrible "carpet bombing" appliqué à l'échelon de la compagnie d'infanterie ;
• l'intégration de la vision nocturne sur les drones FPV.

Les russes depuis quelques jours utilisent aussi une nouvelle tactique contre les drones FPV ukrainiens. Les russes détectent le drone ukrainien et par analyse de ses signaux radio le tracent. Ils le laissent repartir vers la localisation de l'opérateur du drone FPV et, connaissant ainsi la localisation de l'opérateur ukrainien, détruisent par artillerie sa position.

Les russes ont utilisé une nouvelle technique d'assaut sur la direction centrale d'assaut au sud d'Adievka. Elle consiste à percer un tunnel relativement impoortant de 3 à 500 mètres qui permet de dépasser la première ligne de défense ukrainienne. Le tunnel permet d'infiltrer des troupes spéciales derrière la première ligne, puis de faire sauter un renforcement protégé de la défense ennemie. Les troupes spéciales se retournent alors par derrière sur les fantassins ennemis, pris à revers.

Les russes ont récemment trouvés dans les tranchées ukrainiennes, des troupes exclusivement féminines. Cette confrontation perturbe profondément les troupes russes pour qui les femmes ne peuvent pas être engagées au feu.

Depuis quelques jours, les soldats russes rencontrent de plus en plus de soldats ukrainiens dont les pieds sont gelés.

Ces deux faits montrent l'épuisement des forces armées ukrainiennes.

L'armée russe continue de capturer des blindés d'origine occidentale et reçoit la reddition de plus en plus d'unités ukrainiennes. Il semble que ces unités soient poussées à la reddition parce que les mercenaires de la Légion ukrainienne seraient chargés de tirer dans le dos des fantassins ukrainiens quand ils ne parviennent pas à avancer contre les lignes russes. Il semble que les troupes fanatisées ukrainiennes du début de l'opération aient été réduites à néant et que les troupes engagées par Kiev n'ont pas le même niveau. Elles comprendraient à la fois des russophones, des Hongrois d'origine ou des Roumains d'origine, razziés par les recruteurs de Kiev.

Enfin, les forces armées russes poursuivent méthodiquement leurs destructions des infrastructures ferroviaires, routières, électriques, raffineries, dépôts de gaz et de carburant, ... L'hiver sera extrêmement pénible pour les ukrainiens. Il neige et gèle déjà là-bas.

La "contre-offensive" ukrainienne

L'armée ukrainienne a complètement raté sa "contre-offensive" au point de vue stratégique. Les causes de cet échec sont multiples et devront ou pourront être analysées plus tard. Mais, elle combat toujours avec une résilience remarquable et remporte des succès tactiques, de faible ampleur, mais remarquables.

Cette armée pourrait être plus dangereuse dans une organisation de type de guérilla. Elle sait mener une guerre d'escarmouches, de partisans. Dès qu'elle tente des actions d'armes combinées, elle rencontre des difficultés insurmontables. Du moins face à l'armée russe, très méthodiquement constituée.

Malgré l'arrivée de la saison des pluies, les premières neiges et le gel, l'armée ukrainienne tente de petites offensives sur plusieurs points de l'immense front.

Dans la région de Kherson, elle tient toujours une offensive stoppée, mais toujours active au village de Kinky sur la rive sud du Dniepr qu'elle a traversé à l'aide de bateaux. L'armée ukrainienne est installée sur une île du Dniepr et sur la rive sud opposée dans ce village. Elle est entourée comme dans un chaudron par les troupes russes. Et, elle doit s'approvisionner par le fleuve. Or, ses bateaux sont systématiquement détruits par l'artillerie et l'aviation russes, repérés par des drones à vison nocturne. Les russes ont ainsi réalisé un blocus de la poche de Kinky, et le sort des troupes ukrainiennes, sans véritable relève ni approvisionnement, peut être deux bataillons, est extrêmement précaire.

L'armée ukrainienne semble incapable de réaliser des percées ailleurs sur le Dniepr, notamment au Pont Antonovski, percées qui soulageraient la direction de Kinky.

Dans la région de Zaporijzjia, les ukrainiens poursuivent des assauts limités à quelques bataillons sur Robotyne, et plus à l'est, sur Staromajorske. Ils perdent beaucoup d'hommes et de matériels.

La contre-offensive sur Bakhmut est un échec. Malgré quelques assauts sporadiques, les ukrainiens reculent et reperdent le terrain conquis sur la machoire Nord de Bakhmut et aussi sur la machoire Sud, à Andreevka et à Klischevka.

L'armée ukrainienne aurait repris quelques posisitions sur Koupiansk au village de Sinkievka. Cependant, de manière étrange, les russes parviennent à faire une sorte de black-out sur les informations dans cette région, black-out qu'ils ne font pas sur les autres parties du front, de sorte qu'on n'a que peu d'informations sur la situation réelle.

L'armée ukrainienne, probablement avec les troupes spéciales britanniques et américaines, poursuit ses raids aléatoires par drones aériens sur Rostov et Moscou, par drones navals sur la Crimée. Les succès sont rares.

Le régime de Kiev semble convaincu que l'aide américaine est en phase terminale et fortement décroissante. L'Europe est incapable d'assurer la relève, et des voix de plus en plus insistantes dans l'OTAN-land s'élèvent pour obtenir un gel des combats, laissant à l'Ukraine des territoires que la Russie sinon pourra emporter sans coup férir jusqu'à Kiev vers l'Est et jusqu'à Odessa au Sud. Certains rêvent que Poutine va accepter une "ligne de cessez-le-feu à la coréenne" pour les 50 ans à venir ...