Guerre en Ukraine. Nouvelle de l'offensive ukrainienne.

Philippe Brindet - 12/12/2023

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L'opération militaire spéciale russe

L'armée russe continue méthodiquement deux opérations depuis au moins le mois d'avril 2022 :

  1. la destruction systématique des personnels et des matériels ukrainiens dès lors que l'armée ukrainienne tente une attaque ;
  2. la destruction systématique des approvisionnements occidentaux dès leur entrée sur le territoire ukrainien, ainsi que des installations vitales ukrainiennes, militaires et civiles.

Pour ces deux opérations, la Russie dispose de ressources que, manifestement, les américains n'avaient pas prévues. Selon les informations occidentales, ces ressources proviennent de deux sources :

  1. son industrie et sa logistique qui sont restées insensibles aux sanctions financières et économiques de l'occident ;
  2. la coopération active de nombreux Etats comprenant l'Iran et la Corée du Nord, très certainement, mais aussi probablement de la Chine et de l'Inde, cette dernière achetant particulièrement les énergies fossiles vendues par la Russie. Il est encore probable que d'autres Etats comprenant l'Arabie Saoudite et plusieurs Etats africains ont rompus leurs alliances avec l'Occident pour coopérer avec la Russie.

De ce point de vue, la Russie a complètement vaincu les Etats-Unis qui se retrouvent dans une situation dramatique. Washington en est réduit à supplier son vassal de Kiev de ne pas engager ses chars lourds Abrams, pour leur éviter le sort réservé aux autres chars occidentaux Leopard, Bradley ou Challenger. Quant aux chasseurs F-16 promis, ils sont probablement devenus ... obsolètes.

Sur le terrain, l'armée russe n'avance toujours que par des attaques extrêmement prudentes, protégées par des préparations d'artillerie, de missiles et de drones particulièrement intenses. A l'inverse, l'armée ukrainienne exploite son "potentiel humain" sans aucune modération et ne dispose pas de moyens de préparation, sauf peut être les drones légers FPV qui semblent infliger des pertes notables à l'armée russe. Il semble que les HIMARS et autres Scalp et Storm Shadow ne sont plus disponibles en quantités équivalentes à l'an passé.

Pratiquement partout où l'armée russe aurait pu réaliser des avances, elle se retire à la moindre réaction ukrainienne. Ainsi à Kupiansk, sur le village de Sinkievka, sur Svatoje, à l'ouest de Dibrova, à Bilhohorivka, au nord de Soledar, sur la mâchoire Nord de Bakhmut, sur le centre de Bakhmut, actuellement plus actif du côté russe qui menace Ivanitske, sur la mâchoire sud de Bakhmut, aux villages de Klishevska et de Andrievka. Plus au sud sur les villes de Pervomaitske, Marinka, Vuledar, sur le front de Zaporijse à Staromajorske ou Robotyne. La situation est encore plus immobile sur le front de Kherson où les russes laissent les ukrainiens sur la tête de pont de Krinsky et sur celle du pont Antonovski.

L'activité ukrainienne

La "contre-offensive" ayant complètement échouée, l'armée ukrainienne n'en poursuit pas moins des actions qui ressemblent toujours plus à des attaques de guérilla. Le problème viendrait de ce que elle ne peut plus les mener qu'avec de très jeunes hommes, des femmes ou des hommes âgés avec des instructions militaires très succinctes. Son artillerie et ses blindés sont devenus rares.

L'armée ukrainienne dispose actuellement de deux outils :

  1. les drones FPV qui semblent encore particulièrement agressifs sur le front ;
  2. les équipes de terroristes qui s'infiltrent sur le territoire russe pour mener des sabotages ou des assassinats ciblés.

Il est très possible, qu'avec le concours des services spéciaux occidentaux, US et UK principalement, l'Ukraine continue une forme de guerre de déstabilisation au moins des territoires anciennement ukrainiens, actuellement occupés par l'armée russe.

L'évolution du conflit entre l'Amérique et la Russie

La presse américaine, enragée contre la Russie, The New York Times, Washington Post, The Economist, ..., tente de renvoyer sur la Russie la responsabilité du conflit en Ukraine. Ainsi The Economist estime que l'Occident "est tombé dans le piège de Poutine", alors que la Russie réplique simplement au coup d'état de Maidan 2014 et au piège occidental des Accords de Minsk, piège révélé par Merkel, Poroshenko, et Hollande..

Ces régurgitations de presse n'ont pas grande signification géopolitique et ne servent qu'à "policer" l'opinion publique occidentale qui se contente de plus en plus de la propagande de son régime politique tyrannique.

Très clairement, l'Ukraine n'est que l'un des vassaux qui sont disposés "à mourir" pour le régime politique américain. On peut prévoir que la Pologne, débarrassée du honteux régime conservateur de Kashinsky, puisqu'elle a installée au pouvoir un simple fonctionnaire américain pourrait prendre la relève de Zelinsky qui devra certainement s'installer en Italie ou en Grande-Bretagne dans l'une de ses nombreuses propriétés acquises à la faveur du pouvoir. On pense aussi aux Etats baltes, et de plus en plus à la Finlande et à la Suède qui vient d'ailleurs d'ouvrir le libre accès de ses bases militaires à l'armée américaine.

Dans le même temps, les services spéciaux américains travaillent les agitations dans plusieurs Etats en relation plus ou moins serrée avec Moscou. On peut citer la Biélorussie, l'Arménie, la Géorgie, le Kazakstan, le Turkménistan, ... Il n'est pas inimaginables que des guerres destinées à engager la Russie soient déclenchées à nouveau dans ces régions. En toute hypoithèse, on ne voit aucune solution négociée entre les Etats-Unis et la Russie.

Enfin, la stratégie des sanctions imposées par le régime occidental pourrait finir par trouver une cible plus efficace que ce qui a été mené jusqu'à présent. On note que Poutine a annoncé qu'il se présentait à la présidentielle de 2024. Biden aussi. Je vous rassure : ce n'est pas la même ...


Revue C-Politix (c) 12 Décembre 2023