Guerre en Ukraine. Nouvelles de l'opération militaire spéciale.

Philippe Brindet - 13/08/2024

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Les actions sur le front

Il existe actuellement trois actions tactiques :

  1. Les Russes transforment la prise de Adievka de décembre 2023 en offensive vers l'Est d'abord vers Pokrovsk, ensuite d'une part vers Dniepropetrovsk à l'Ouest et vers Kramatorsk et Sievert au Nord, d'autre part.
  2. Les Russes par ailleurs ont engagé la bataille pour capturer la ville de Toretsk qui appuyera l'offensive par le Sud vers Sievert.
  3. Les Ukrainiens ont engagée une offensive depuis leur ville de Sumy vers le Nord, franchissant la frontière avec la Russie et s'engageant vers la ville russe de Kursk vers le Nord.

Presque partout ailleurs, les combats sont très ralentis. Cependant, les bombardements russes sur l'Ukraine sont encore très importants.

Quelques observations géopolitiques.

La situation générale montre que les forces ukrainiennes ne parviennent pas à éviter la guerre d'usure imposée par la Russie. Tout montre qu'ils ont compris que la bataille pour le Donbass était perdue et qu'il fallait trouver autre chose pour s'imposer ou, à tout le moins, pour réduire la domination russe.

C'est la raison pour laquelle ils ont dérouté de un quart à un tiers de leurs forces opérationnelles de l'Est vers le Nord, dans cette offensive en Russie qui, vue dans le brouillard de guerre, paraît audacieuse et méritant de réussir. A quoi ? L'histoire le dira.

Tout d'abord, en trois semaines d'offensive, les ukrainiens n'ont pas réussi beaucoup mieux que leur offensive de juin 2023 dans la région de Robotyne. Les russes terminent justement la reconquête du terrain occupé par les Ukrainiens lors de cette offensive.

Selon certains analystes, l'offensive ukrainienne vers Kursk est destinée à se présenter à la "table des négociations" en occupant le plus possible de l'oblast de Kursk. Et ainsi, probablement négocier leur retrait de Russie en échange du retrait russe du Donbass et de la Crimée.

Une telle analyse parait singulièrement infondée. Jamais la Russie ne négocie avec des forces étrangères sur son sol. Elle a même les moyens d'en retirer sa population et ses armées dans la fameuse tactique "de la terre brûlée" qui a détruit Napoléon en 1812 et Hitler en 1943.

Il y a plus grave. Le régime russe a avertit que il réservait la première frappe nucléaire lorsque le territoire russe est menacé. En l'occasion, il est actuellement occupé et, très clairement, les services spéciaux américians tentent de provoquer un affrontement nucléaire.

Tout d'abord, malgré les douteuses dénégations de la Maison-Blanche et les rodomontades de l'armée britannique, il est admissible que l'offensive ukrainienne entre dans le jeu stratégique occidental On sait que du matériel américain d'importation récente est utilisé sur le sol russe. Une réaction nucléaire russe pourrait raser une grande partie de l'Amérique avant que celle-ci ait eu le temps de réagir. La Chine et l'Iran pourraient alors être tentées de "finir" le travail. En pleine période électorale, avec la probabilité non nulle d'une victoire du "pacifiste" Trump, le camp occidental ne peut pas se permettre d'entrer effectivement en guerre. Mais, la guerre, nulaire surtout, est d'abord une folie. Or, des fous, il y en suffisamment entre Washington et New York ...

Parmi le matériel occidental utilisé, les Russes communiquent sur le succès de bombardements d'artillerie utilisant des munitions guidées américaine de type Himars qui détruisent les ponts russes situés à l'Ouest de la zone de l'offensive ukrainienne de Kursk. La participation des chasseurs F-16 qui seraint "arrivés" en Ukraine, n'est toujours pas substanciée. Les Russes indiquent la présence de mercenaires américains, dont la distinction avec les forces armées américaines est une opération ... difficile.

On note que de nombreuses sources, occidentales bien sûr, mais aussi russes opu pro-russes, ont identifiée une défaillance de l'appareil militaire russe dans le déclenchement de l'offensive ukrainienne. Certains vont jusqu'à prétendre que certains responsables russes auraient laissé se faire la concentration de troupes ukrainiennes et le déclenchement de l'invasion pour "donner une bonne leçon à Poutine" qu'ils accusent de "chipoter" dans les bizarres combats de l'opération militaire spéciale alors que ces mêmes responsables militent pour une guerre totale de destruction de l'Ukraine.

Il semble cependant, que l'oblast de Kusk, une région administrative de la Fédération de Russie, ait été dans un certain état de désorganisation pour diverses raisons, politiques locales, notamment. Cette situation "expliquerait la réussite" du début de l'invasion ukrainienne. La situation administrative et militaire est-elle revenue à la normale russe ? L'histoire le dira. Toujours est-il que, les ukrainiens tentent actuellement d'étendre vers l'Est et l'Ouest leur zone d'occupation, mais ne progressent plus vers le Nord.

En fait, la Russie n'a plus la possibilité d'une négociation. Elle va devoir anéantir l'Ukraine de Zelinsky ainsi que l'Otan et les vélléités européennes. Tout devient clair dans le chaos.


Revue C-Politix (c) 22 août 2024