Guerre en Ukraine. Nouvelles de l'opération militaire spéciale.Points de situation précédents :
Je répète ce qui est écrit dans notre précédent bulletin du 29 août 2024 :
Mais la situation a un peu changée. La situation dans le DonbassLa deuxième bataille de Vugledar est près de démarrer. Les Russes sont parvenus à s'emparer de la route à l'Est de Vugledar et ont occupés et renforcés leur point d'appui dans Vodiane. Les russes sont parvenus à s'emparer des champs à l'ouet de Vugledar et étendent leur point d'appui vers l'Ouest en occupant deux et bientôt trois villages. Tout est donc en place pour établir un "chaudron" autour de Vugledar et des troupes ukrainiennes qui s'y maintiennent dans des ruines déchirées par des bombes planantes russes de trois tonnes. Plus au nord, deux autres batailles sont commencées :
L'invasion ukrainienne de la RussieNos seulement l'offensive ukrainienne vers Kursk a été largement contenue, mais l'armée russe avance inexoablement par l'Ouest menaçant de couper la pointe avancée Nord de l'offensive ukrainienne de ses voies logistiques. On remarque des tentatives de contre-attaques ukrainennes sur le front Est du saillant ukrainien en Russie pour renforcer la position à Sudzha. On note aussi une tentative d'une invasion ukrainienne supplémentaire quelques kilomètres à l'Ouest de la percée initiale pour tenter de bloquer l'assaut russe au front ouest du saillant initial. A priori, les américains considèrent que le coup de Zelinsky vers Kursk est manqué. Il n'a pas détourné de forces russes du Dombass vers Koursk et il a usé ses troupes sans parvenir à dépasser l'effet de surprise. Ce qui téait déjà bien. La géopolitique occidentaleOn attend toujours le récit des exploits de F-16 livrés à l'Ukraine. Zelinsky continue de réclamer à l'occident et à grands cris des missiles à longue portée pour frapper la population civile en Russie. La doctrine américaine était en effet en 2022 de semer le désordre en Russie pour que "le peuple russe exige par la révolution le départ de Poutine" ... Mais, ceci devait être provoqué par les sanctions économiques et financières d'une part et par les opérations secrètes de soulèvement d ela population russe d'autre part. Cela a échoué au grand dam des "stratèges américains". Comme le font remarquer certains analystes, le régime ukrainien et ses collaborateurs occidentaux bombardent, notamment à l'aide de drones aériens, le territoire russe en profondeur. La Russie "a rouspété", a évoqué de manière floue le recours à l'arme nucléaire ou l'élargissement du conflit et n'en a rien fait. Les USA semblent ne pas avoir très envie ni d'un conflit nucléaire, ni d'un élargissement du conflit, du moins tant que Kamala Harris n'est pas élue. L'Allemagne et la France semblent gagnés à cette impression. Par contre, le Royaume-Uni est prêt à fournir des missiles de croisière Storm Shadow capables de frapper assez loin dans la profondeur russe. Selon certaines sources médiatiques sujettes à caution - The Guardian - le nouveau premier ministre britannique Keith Starmer aurait donné cet ordre malgré la position ambigue des USA. Très clairement, les forces armées ukrainiennes sont à bout de force. La question est donc de savoir pourquoi la Russie n'avance pas plus vite, même si ses forces sont plus rapides qu'avant au Donbass. Une hypothèse serait que Moscou cherche deux objectifs :
Pour le premier objectif, Moscou est très loin d'avoir atteint ce qu'il faut pour protéger le territoire russe de l'artillerie et des missiles ukrainiens. Si l'oblast de Lougansk est presque entèrement conquis, celui de Kharkov est presque intouché et celui de Donetsk est seulement pris à moitié. Pire les oblasts de Kherson et de Zaporijzia sont occupés à moins du quart de leur surface et celui d'Odessa est hors de portée. Or, Lavrov a depuis longtemps indiqué le critère de la suffisance de territoire ukrainien occupé par les russes : mettre la Russie métropolitaine hors de portée des armes classiques ukrainiennes. A priori, on voit mal comment cet objectif serait atteint si les russes n'occupent pas la rive Est du Dniepr, de Zaporijzia à Kiev. Cette frontière "naturelle" est actuellement hors de portée. Mais, si l'armée ukrainienne s'effondre, l'armée russe y parvient en quinze jours ou moins. On conçoit que le but de la Russie, c'est d'endormir les vélléités de cessez-le-feu des occidentaux, de façon à ce que ils n'aient pas le temps de le demander. C'est le rôle du second objectif stratégique russe. En fait, ce second objectif est aidé par la faiblesse industrielle et militaire de l'occident. Il est probable que les USA et l'Europe n'aient pas les moyens d'une guerre même nucléaire. Les américains se sont en effet rendus compte que leur arsenal nucléaire est obsolète, mal entretenu. Il y a de nombreux rapports d'enquête du US Senate qui vont dans ce sens. Il y a une chose étonnante. Zelinsky a pensé à une invasion de la Russie dans son oblast de Kursk. C'était malin, mais il n'en avait pas les moyens militaires. Par contre, depuis le début de l'opération spéciale, il laisse subsister une bande russe à sa frontière Sud-Ouest en Transnistrie. Occupée par une division russe, cette bande appelle une occupation russe de l'oblast de Odessa. La Transnistrie prise, Zelinsky sécurisait Odessa. Il pouvait même la "rétrocéder" à la Moldavie qui la réclame ! Il ne l'a pas fait. Pour finir, on peut se demander si la guerre nucléaire pourrait suivre le conflit ukrainien. On a le droit de rêver, mais pas forcément celui de prendre ses cauchemars pour la réalité. Les Russes disposent d'autres armes actuellement sans réponse : les missiles hypersoniques sans tête nucléaire. Il s'agirait d'une étape d'escalade peut être plus profitable pour les russes. Avec de tels missiles, les russes peuvent raser les bases Otan en Roumanie, en Pologne et dans les Etats Baltes. On le voit, avant l'effondrement nucléaire, la Russie dispose de moyens intermédiaires. Pas les américains. Et c'est surtout ce défaut qui devrait nous alarmer. |